Ah l’été, cette douce période ou grillades, apéros en terrasse et brunchs dans le jardin se réinvitent à nouveau dans nos vie, enfin. Si ce n’est pas dans ton bar préféré tu t’adonnes à ce genre de plaisirs, c’est chez des potes que tu te rends pour kiffer ta vie autour d’une table bien garnie. A moins d’être un gros psychopathe solitaire, tout le monde kiffe les repas entre potes. Quoi de mieux que de se faire péter la panse avec des gens qu’on apprécie (mis à part le sexe et encore)? Cou de porc marinée, dips de légumes, guacamole, chips, cake salé, bref il y en a pour tous les goûts. Normal, l’hôte a pensé à tout ma gueule. Il a pensé à tout oui, même à te faire payer ta part… WAIT WHAT?!

En effet, il existe des gens très étranges, qui demandent une compensation financière après une bouffe chez eux. Tu ne comprends pas? Bon alors laisse-moi éclairer ta lanterne. Maeva t’as invitée à son anni jeudi. Elle a tout prévu, des boissons à la bouffe en passant par la déco. Elle t’explique que ça va être génial qu’elle se réjouit de te voir et finit tout de même par préciser que: «ce serait cool si t’arrivais à mettre genre 10 francs, histoire de participer un peu aux frais». Tu vois le topo? Personnellement, ça m’est arrivé à maintes reprises.
À ce moment, il y a deux types de réactions. D’un côté, trouver ça totalement normal «surtout que Maeva a acheté la race de trucs et ça revient cher» (ouais c’est ça TG). De l’autre, s’offusquer parce que bordel, QU’EST-CE QUE TU COMPRENDS PAS DANS LE CONCEPT D’INVITATION PUTAIN?! Tu l’auras compris, je fais partie de la seconde catégorie… Je suis navrée mais… «Maeva a acheté la race de trucs» faut donc qu’elle rentabilise ses achats, me posent deux problèmes existentiels:
Pour commencer, depuis quand on amortit le trou dans son porte-monnaie via ses potes? Est-ce que Maeva fait payer sa BFF qui lui demande un Kleenex en plein mois de mai parce qu’elle a le rhume des foins? Est-ce qu’elle taxe son voisin qui lui demande un oeuf pour son cake marbré dominical? Non, je ne crois pas non… Alors partons du principe que Maeva est étudiante et un peu en hess et pas héritière des hôtels Hilton. D’accord, le fric ne coule pas à flots mais enfin, quand on est en galère, on ne fait pas une petite sauterie à la maison. On se contente d’aller boire un petit Coca avec ses copains dans un troquet au centre-ville, point bar. Une fois sur place, si Maeva a de la chance et si ses amis sont moins rapiats qu’elle, ces derniers lui payeront le verre.
C’est là qu’émerge mon second souci. Le seul endroit où je paie pour une table remplie de bouffe, c’est au resto. Je choisis ce que je veux manger, je suis servie et je n’ai pas besoin de me faire chier avec le nettoyage de la vaisselle. Dans le cas présent, je n’ai passé aucune commande, je ne vois donc pas pourquoi je devrais sortir du fric et me servir moi-même un Karma Hummus nature fade signé Coop ou des chips au vinaigre dégueulasses tout en faisant croire que j’adore ça et me taper le récurage d’assiettes en fin de soirée, histoire de la jouer polie.
Alors il n’y a qu’un mot pour décrire Maeva, c’est une crevarde. Parce qu’entre nous, une petite bouffe entre copains, ça ne lui coûtera certainement pas autant que les 10 francs qu’elle s’empresse de mendier à tous ses invités avant que ceux-ci ne quittent la soirée. Sans oublier que généralement, Maeva te demande aussi d’amener un petit truc à grailler, parce que c’est un repas canadien quand même, merde! Oh et c’est plus ou moins clair qu’il faut prendre un cadeau. Anniversaire oblige…
Donc oui, elle t’entube, désolée. Et à défaut d’être une crevarde, toi tu te fais largement couilloner. Reste finalement à savoir s’il s’agit vraiment d’un apéro d’anniversaire ou d’un dîner de cons… et dans ce cas, si Mae se paie le statut s’entourloupeuse, toi t’es clairement la gourde de service.
