Oui, c’est bientôt le 31 décembre. D’ici là, comme chaque année, va falloir se taper LA phrase types: «T’as quoi de prévu pour Nouvel An, toi?». A ce moment précis, pour les non-fans de cet événement de fin d’année comme moi, il y a deux possibilités. Tout d’abord, assumer d’en avoir rien à secouer et répondre: «Bah rien, plateau télé pis dodo après avoir fini l’intégralité de You», au risque d’attiser l’incompréhension voire la pitié du con en face. Ou mentir, soit inventer une connerie d’invitation histoire que ton interlocuteur te foute la paix…


Putain mais c’est quoi votre problème à surkiffer Nouvel An? Quitte à ABSOLUMENT faire un truc ce soir-là, sous peine de passer pour le dernier des loosers, autant faire quelque chose de différent, d’un peu fou, MAIS NON! Quoi qu’il arrive et malgré quelques pseudo-efforts, au fond, on sait qu’on va passer une soirée basique à quinze chez un pote qui aura été assez idiot pour laisser son appart en libre service.

Alors voilà, la troupe de quinze se retrouve chez machin ou machine pour LA grande soirée. A peine arrivés, les invités se sont déjà divisés en trois groupes de cinq environ (d’après la moyenne). Les deux premiers groupes sont dans le salons, proches du guac et des chips, tandis que le troisième se trouve sur le balcon en mode contre-soirée. Oh et il y a toujours un connard qui se poste vers le son dès le début, histoire d’avoir la musique sous contrôle et d’obliger tout le monde à écoute sa merde, qui, en passant, est tout de même super variée. On passe des «Démons de Minuit» à Feu! Chatterton sans oublier Roméo Elvis pour le côté gangst. Oui, c’est important cette petite touche gangst. Parce qu’en fait, Roméo Elvis, «c’est du rap conscient… tu vois l’truc, pas comme Jul». Mais oui, merci pour cette perspicacité Thibaut… Bref, grosse ambiance des famille quoi.

Alors que minuit approche, les petits îlots de personnes qui formaient trois groupes de cinq et un connard, s’entremêlent pour le tant attendu décompte. Moment rassembleur certes, mais où tout le monde sans exception paraît bien attardé à brailler 12!… 11!… 10!… 9!… bla-bla… le sourire aux lèvres. Toutes celles et ceux qui ont déjà contemplé la scène de loin savent ça vaut le détour. On dirait un amas d’autistes en train d’apprendre à compter.

Bravo, vous savez compter! YEAH!

Et puis si on ne la joue pas handic en pleine initiation aux chiffres, on va forcément suivre une tradition ibérique totalement débile dont le seul avantage serait la mort par étouffement des quelques imbéciles qui y ont cédé. «Et si on gobait du raisin à chaque coup de minuit?» suggère Marine… Ouuuhhh mais quelle originalitéééééé meuf! C’est sûr que c’est pas du tout une histoire à finir à l’hosto ça… Dans le meilleur des cas, les plus censés d’entre nous renoncerons en plein milieu, la bouche remplie d’une purée verdâtre dégueulasse. Merci pour cette idée de génie!

S’en suit des SMS, messages Facebook et autres WhatsApp de gens à qui tu n’as pas parlé depuis des lustres qui te balancent un gros pavé truffé de «Tout le bonheur pour cette nouvelle année», «Joie et santé pour la nouvelle année». MAIS CE NE SONT MÊME PAS DES PHRASES PUTAIN!

Finalement, il y a les résolutions. Celles que personne n’a tenues l’année passée et celles qu’on voudrait tenir la prochaine. Baptiste, lui, s’était juré d’arrêter de fumer. Il en est à sa 13ième clope sur la terrasse avec ses potos de contre-soirée. Sophie, elle, s’était promise de consommer plus écolo. C’est elle qui a amené le guac…

Tout ça pour se convaincre que la nouvelle année sera plus belle, plus colorée, plus heureuse, bref mieux quoi. Comme si toutes nos névroses et nos frustrations de 2019 s’envoleraient au douzième son de cloche. Là, on se sent un peu mieux et on jure que 2020 sera NOTRE année. Jusqu’à la prochaine…

Allez, bonne année hein!